Louis Wain


Biographie
Louis Wain
est né le 5 août 1860.Il était l'aîné et le seul
garçon d'une famille de six enfants.Il fit ses
études à la West London School of Art où il devint
plus tard maître assistant.Son père mourut en
1880.Louis devint alors soutien de famille.Il épousa
Emily Richardson,une gouvernante employée pour
s'occuper de ses jeunes soeurs.Louis,âgé de 23
ans,épousa Emily le 30 janvier 1884,contre l'avis de
sa famille car Emily avait 10 ans de plus que lui.
Le couple adopta un chaton noir et blanc nommé Peter
et peu de temps après Louis commença à se rendre aux
expositions félines qui étaient devenues populaires
en Grande-Bretagne.Ses talents artistiques
commencèrent à attirer l'attention:il publia une
série de dessins intitulée"A kittens Christmas Party"dans
la revue "London News".Malheureusement Emily fut
atteinte d'un cancer et mourut le 2 janvier
1887,alors qu'elle n'était mariée avec Louis que
depuis 3 ans.Veuf à 26 ans et Président du National
Cat Club à 30 ans,Louis Wain était destiné à une vie
bien remplie,sinon heureuse...
De retour
dans sa famille,Louis obtint un franc succès en
illustrant des livres et des cartes postales;il fit
même un voyage en Amérique.Parallèlement à son
travail de dessinateur,il exerça la présidence du
Cat Club jusqu'en 1907.En 1914,à l'âge de 54 ans,il
fut renversé par une voiture à chevaux et dut se
reposer durant plusieurs mois.Sa soeur la plus âgée
mourut en 1917 et il semblerait que ses problèmes de
désordres mentaux apparurent à cette époque.Il avait
toujours eu un caractère excentrique et il se mit à
accuser ses soeurs de le voler (peut-être n'avait-il
pas tort!).Le 16 juin 1917 il fut reconnu malade
mental ,à l'âge de 64 ans.Bien que diagnostiqué
schizophrène,il continua à produire d'excellents
dessins.Ses soeurs vendirent sa collection afin
d'améliorer leur situation financière...A partir de
1920 ses dessins de chats se transformèrent,en
raison peut-être de ses troubles mentaux.Mais
certains spécialistes pensent que ses dessins de
chats aux grands yeux de "fous" ont toujours révélé
sa prédisposition à la schizophrénie.Louis Wain âgé
de 70 ans continua à dessiner alors qu'il était
interné à l'asile et il mourut en 1939.
Un site
canadien très complet sur la schizophrénie:
http://iquebec.ifrance.com/alainriouxpq/schizo.htm

Paul
Léautaud

Comme Proust et Anna
de Noailles, Paul Léautaud (1872-1956) ne cessa de nourrir en lui
l'enfant d'autrefois. Planté là par sa mère dès sa naissance,
il apprit très vite à ne compter que sur lui-même, à écouter,
regarder, observer… et à écrire.
En 1893, il entame la rédaction du Journal littéraire auquel
il travailla toute sa vie. Il y notait avec une égale acuité ses
souvenirs, ses expériences, ses lectures et ses amours.
Indifférent à la gloire, volontairement en marge il avait trouvé un
ermitage à sa mesure. Une " baraque " à Fontenay-aux-Roses où il
vivait seul avec ses bêtes. Dans le grand jardin touffu, tout à fait
à l'abandon, reposaient les trois cents chats et la centaine de
chiens qu'il avait recueillis.
L'écrivain passait le plus clair de son temps dans sa " pièce
préférée ", son cabinet de travail, et dans sa chambre. Le mobilier
exposé ne donne qu'un aperçu du désordre indescriptible et du
délabrement de sa retraite. Une puissante odeur de vieux livres, de
papiers poussiéreux, de chat, d'eau de javel, de marc de café et de
tricot mité y régnait. Des piles de livres jamais ouverts, ceux
que m'envoient mes confrères, servaient accessoirement aux
chiens pour se faire les dents. La table de travail que nous voyons
ici, le fauteuil de velours au siège un peu défoncé, la chaise au
cannage fatigué constituaient l'essentiel de son décor. Lorsqu'il
fallait recevoir un visiteur, c'était toute une affaire de le
faire asseoir. Au mur, quelques gravures licencieuses reçues en cadeau.
De l'aveu même de Léautaud, la chambre à coucher, plutôt sommaire,
avait l'air d'une pièce dans laquelle on a emménagé le matin.
Sur l'antique sommier le matelas avait tout le moelleux d'une
planche : Léautaud s'en contentait. Les chats aussi. Dans l'armoire
normande plus d'une chatte vint mettre bas… Sur la table de travail
un bougeoir car l'électricité me plaît si peu que je me suis
offert une provision de bougies de la ciergerie Sainte-Thérèse à
Lisieux. Trois boîtes de 45 bougies, 144 francs la boîte…
Au pied du lit, un pot de chambre dont l 'écrivain parlait toujours
avec satisfaction : Je me suis acheté un vase de nuit en porcelaine
de Limoges. De petite taille, il est charmant.
Un cadre pour le moins ascétique ! Mais en dehors de la présence
silencieuse et attentive de ses animaux et du Journal écrit en leur
compagnie, rien ne comptait pour Léautaud. J'aime écrire. De tous
les plaisirs que j'ai essayés : promenade, conversation, amour,
c'est celui le plus vif. Les quatre murs de ma chambre, ma table de
travail, deux bougies allumées, une plume, de l'encre et du papier :
l'univers n'existe plus.
Le personnage était à la hauteur du cadre. Sous un bonnet de laine
grisâtre enfoncé à mi-front, le visage maigre et plissé était
saupoudré de talc à cause des entailles dues au rasoir. Derrière une
petite paire de lunettes ovales, le regard brillait de malice. Vêtu
la plupart du temps d'un bleu de travail, d'un gilet de laine sous
une veste de toile grise très usée, un foulard de tulle blanc -
plutôt sale - noué autour du cou, de vieilles pantoufles aux pieds,
il tenait du clochard et du poète. Son pardessus et son éternel
cabas sentaient toujours un peu la viande, le bourguignon premier
choix coupé en morceaux. En effet, Léautaud secourait tous les
animaux en détresse qu'il rencontrait. En 1956, trop âgé pour vivre
seul, malade Léautaud doit quitter Fontenay, Loulou et le gros
Jaunet, ses derniers chats. Le 15 février il écrit l'ultime page de
son Journal et s'éteint le 22 en disant :" Maintenant, foutez-moi
la paix".

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